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Wednesday, November 29, 2006

Benoît XVI appelle les chrétiens et les musulmans à un "dialogue authentiquement basé sur la vérité"

Après avoir rencontré le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président de la République, Ahmet Necdet Sezer, mardi 28 novembre à Ankara, le pape Benoît XVI a continué sa visite en Turquie par une entrevue avec le directeur des affaires religieuses au sein du gouvernement Ali Bardakoglu. Une rencontre qui s'annonçait nettement plus délicate – M. Bardakoglu avait vivement critiqué les propos du pape à Ratisbonne – mais qui s'est finalement déroulée sans accroc.


Benoît XVI et M. Bardakoglu ont dialogué pendant environ quinze minutes de l'importance du dialogue interreligieux devant les caméras de télévision. M. Bardakoglu, religieux musulman et haut fonctionnaire du gouvernement, a tout d'abord regretté une montée de l'"islamophobie" qui présente l'islam comme une religion qui encouragerait la violence, une forme de mise au point après le discours du pape à Ratisbonne. M. Bardakoglu a également souligné dans son intervention que les responsables religieux devaient "refuser d'être les instruments des tensions de la politique internationale et contribuer à la solution des problèmes sociaux".

"RESPECT FRATERNEL" ENTRE CHRÉTIENS ET MUSULMANS

Le pape a pour sa part souligné dans son discours que "le dialogue interreligieux et interculturel" est "une nécessité vitale, dont dépend dans une large mesure notre avenir". "Chrétiens et musulmans appartiennent à la famille de ceux qui croient en un Dieu unique", a-t-il rappelé en citant le concile Vatican II. "Le meilleur moyen d'aller de l'avant est un dialogue authentique entre chrétiens et musulmans, basé sur la vérité et inspiré du désir sincère de se connaître mieux l'un l'autre, en respectant nos différences et en reconnaissant ce que nous avons en commun", a estimé le chef de l'Eglise catholique.

Le pape a tiré du Moyen-Age un exemple de "respect fraternel" entre chrétiens et musulmans : l'hommage rendu au XIe siècle par son prédécesseur Grégoire VII à la "grande bienveillance" manifestée par un "prince musulman d'Afrique du Nord" envers les chrétiens qu'il avait sous sa juridiction. Le passage du discours de Ratisbonne qui avait mis le feu aux poudres concernait lui des critiques portées contre l'islam par un empereur byzantin du Moyen-Age, qui accusait l'islam de violence et de n'avoir apporté "rien de bon".

"Les religions sont faites pour la paix et la réconciliation et ne devraient pas être interprétées autrement", a déclaré Benoît XVI. "Nous aussi, nous favorisons le dialogue entre les religions qui doit se faire sur des bases solides", a souligné M. Bardakoglu.

LIBERTÉ RELIGIEUSE "GARANTIE INSTITUTIONNELLEMENT"

Dans un pays laïque, à 99 % musulman, où la liberté de culte est reconnue mais où les minorités chrétiennes réclament plus de liberté d'action, le pape a insisté sur l'importance d'une liberté religieuse "garantie institutionnellement et respectée effectivement, aussi bien pour les individus que pour les communautés". Une telle liberté "constitue pour tous les croyants la condition nécessaire à leur contribution loyale à l'édification de la société", "spécialement envers les plus vulnérables et les plus pauvres", a souligné le pape.

Les deux hommes, tous deux vêtus de blanc et entourés de leurs délégations, ont procédé à un échange de cadeaux et se sont serré la main pendant plusieurs minutes devant les télévisions et les photographes. Un tel dialogue improvisé devant les caméras est totalement inhabituel pour le pape qui fonde généralement ses interventions sur un discours écrit.

Dans une interview publiée lundi par la presse turque, Ali Bardakoglu a cependant averti que la visite papale ne suffirait pas à réparer la "rancœur" des musulmans même s'il s'agit d'"un pas dans la bonne direction".

( par le mode )

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